vendredi 12 juin 2009

Quelles retombées économiques pour la Sarthe ?

Une étude évalue ce que les 24 Heures du Mans rapportent au département et à la France. Synthèse.
Les organisateurs des 24 Heures du Mans ont voulu savoir ce que l'activité du circuit rapportait au département et au pays. Ils ont donc fait appel à des professeurs d'économie de l'université du Maine qui, avec leurs étudiants, ont calculé les euros que le circuit génère.

Sachant que les 24 Heures du Mans, à elles seules, produisent 75 % des retombées économiques.


C'était en 2003, mais l'étude d'impact a été réactualisée en 2005, puis en 2007.Que dit l'analyse ? Selon une méthode américaine utilisée pour les parcs d'attraction, elle évalue les retombées financières.


Les retombées directes s'élèvent à 36 millions d'euros. C'est-à-dire les recettes perçues par les organisateurs (billetterie, parkings, droits TV, droits d'engagement, école de pilotage...)


Autres retombées financières, les indirectes : tout ce qui se dépense pendant les épreuves organisées sur le circuit.


Combien des 250 000 spectateurs des 24 Heures du Mans dorment à l'hôtel, dînent au restaurant, louent une voiture ? L'étude ne le dit pas, mais elle annonce, à partir d'une enquête menée auprès d'un échantillon de spectateurs, les sommes de 30 millions d'euros dépensés dans la Sarthe et de 51 millions d'euros en France.


Les Anglais, les plus dépensiers des 24 Heures, se délestent en moyenne de 300 € pour le week-end.


Il restait à mesurer les retombées induites : ce que l'image du circuit et de ses manifestations génère en flux financiers. Les universitaires se sont appuyés sur les chiffres d'affaires des entreprises du Technoparc, le site dédié à l'activité des sports mécaniques. « Courage, Alphand, Pescarolo n'existeraient pas sans le circuit », indique l'un des auteurs de l'étude, Jean-Pascal Gayant. Le chiffre d'affaires du musée de l'automobile et de la piste de karting sont entrés en ligne de compte dans ce calcul qui totalise 15,5 millions d'euros.Pas de traçabilité mais...Pour le calcul des retombées économiques, c'est plus compliqué.


Les analystes multiplient les retombées financières (directes, indirectes et une moyenne des retombées induites) par un mutiplicateur d'impact. En clair, l'activité du circuit permet de créer des revenus qui permettent de consommer.


Ces nouvelles dépenses créent, à leur tour, des revenus pour d'autres individus, qui eux-mêmes consomment une partie de ces ressources dans la zone de référence, etc. Et cela donne 125 millions d'euros pour la Sarthe, 280 millions d'euros à l'échelle nationale.« Le mode de calcul ne convainc pas tous les économistes, admet Jean-Pascal Gayant. Mais c'est un outil précis. » Comment quantifier ce qu'un hôtelier sarthois va dépenser pour ses vacances en Bretagne, grâce aux recettes que lui ont rapportées les 24 Heures ? « Nous n'avons pas la traçabilité de ces dépenses, mais nous faisons comme si. » Le professeur estime que « le point le plus critiquable dans cette étude, c'est qu'on a pris en compte les dépenses consenties par les Sarthois, dans les retombées directes et indirectes.


Ils auraient dépensé les mêmes sommes ailleurs ».Dernier point abordé, l'emploi. Les retombées économiques ont été traduites en terme d'emplois : 2 700 emplois permanents dans la Sarthe, 6 400 emplois permanents en France. Des chiffres sans doute exagérés, toujours en raison de l'absence de traçabilité. « Mais je peux certifier qu'au moins 1 500 emplois n'existeraient pas dans le département si les 24 Heures n'existaient pas.


Le problème, c'est que ces emplois sont dilués ! » Une chose est sûre, l'Automobile club de l'ouest emploie à l'année 140 permanents.

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