vendredi 12 juin 2009

Sébastien Bourdais au Mans, chez lui...

Entretien. Au sortir d'un GP de Turquie très tristounet, Sébastien Bourdais retrouve Le Mans avec sourire et ambition. Rencontre avec le régional de l'étape.
Cela doit faire du bien de te retremper dans une ambiance où tu peux enfin espérer un joli rayon de soleil à la fin ?

C'est toujours sympa d'approcher un week-end où tu as une chance de gagner quelque chose. De changer d'atmosphère, de voiture. C'est motivant. Et finalement plutôt pas mal de ne pas rester 15 jours sur le GP de Turquie, où on a été anonyme complet. À en croire Sebring, la bagarre Audi-Peugeot promet d'être belle et longue...C'est clair. Là-bas, on a eu quatre voitures en moins d'une minute pendant dix heures. Et très honnêtement, je ne vois pas ça différent au Mans. Je pense même que les Aston Martin, avec leur grosse bride essence, pourraient venir nous chatouiller pour la pole. Il suffit de se rappeler où Mücke avait placé la Lola l'an dernier.

Que penses-tu de la polémique grandissante Audi-Peugeot quant à la possible non-conformité des toutes nouvelles R15 ?

Je ne suis pas suffisamment impliqué pour connaître réellement les tenants et les aboutissants. Maintenant, Audi a clairement poussé le bouchon un peu loin. Après, c'est toujours pareil. Chacun se fait sa propre interprétation du règlement. C'est de bonne guerre.

Avec Franck Montagny et Stéphane Sarrazin, ça se passe comment ?

On n'est pas là pour une course de sprint perso. Franck, on se connaît depuis la Filière. Et Stéphane, on a couru une fois ensemble chez Henri. Deux mecs sympas qui vont très vite, dotés d'une solide expérience au Mans. Un package assez réussi ma foi (sourire).


Henri Pescarolo qui se met au diesel, ça t'amuse ?


Oui et non. J'avais déjà entendu plus ou moins que Peugeot allait essayer de mettre une voiture client en piste. J'étais content qu'Henri récupère le bébé. Le plus à même de l'utiliser proprement. Même si ce n'est pas forcément l'année la plus simple, l'avantage des diesels étant mis à mal sur une telle course.


Quel type de patron était-il ? Avec lui, je n'ai jamais eu de contrat (il se marre). C'était beaucoup à l'affectif. Il m'a donné ma chance en endurance. J'étais au départ de l'aventure. On a partagé de supers moments comme de grosses désillusions. Pourquoi pas se retrouver un jour en course ? Sinon, il est juste et humain. Par contre, il a une sainte horreur des pilotes qui ne réfléchissent pas et qui pêchent par excès d'optimisme.


Revendiques-tu ta réputation de pilote économe ?


C'est vrai que j'aime bien lâcher les freins et laisser la voiture rouler dans le virage. C'est un peu ma formation (sourire). Aux USA, ça m'a parfois permis d'effectuer un tour de plus que la concurrence. Tout sauf un luxe. Maintenant, chacun son style. Notre équipage est suffisamment éclectique pour s'adapter à la demande. On n'est pas des têtes en bois...


Tu es quasiment né sur le circuit ?


Je suis né à la clinique du Tertre-Rouge, située dans le virage du circuit. Les 24 Heures, ce sont mes racines personnelles. À 6-7 ans, j'allais déjà voir des courses. On habitait à quelques kilomètres d'Arnage. La course, je l'ai réellement découverte de l'intérieur en 1993, quand papa a fait ses premières 24 Heures (Sauber).


Les plus grosses frayeurs, c'est la nuit ?


Globalement, il y a de plus en plus de lumières dans les virages. Mais il reste de grosses zones d'ombre et d'énormes différentiels de vitesse. Quand un gentleman driver prend son premier relais de nuit au volant d'une Porsche et que tu arrives derrière à fond de cinquième, vaut mieux pas se tromper de côté pour doubler.

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