jeudi 13 novembre 2008

Malgré la crise, l’hôtel Crillon sourit




Deux voituriers, costumes noirs, veste col mao boutons dorés patientent. Ils sourient. Devant l’hôtel de la place de la Concorde, ils accueillent les clients. Un gardien, costume gris, scrute les entrées. Il sourit.
Une femme, cheveux tirés, tailleur noir, passe l’entrée les bras chargés. Ses sacs portent les enseignes de grandes marques de maroquinerie. Elle se dirige vers le bar. Traverse rapidement le hall d’entrée. Les deux concierges et les bagagistes pourtant affairés s’arrêtent. Ils lui sourient.
Monte quelques marches en marbre, visage fermé. Elle est accueillie par une hôtesse. « Puis-je vous aider, Madame, voulez-vous prendre un verre ». Elle aussi a le sourire.
Veste et pantalon gris, chemisier blanc, chaussures éclatantes, l’hôtesse se dirige vers ses deux collègues. Installés derrière un bar massif couleur or, au fond de la salle, ils patientent stoïques.
Elle échange quelques mots. Prend la direction d’un salon. Chargée d’un plateau en argent, et d’une tasse de thé en porcelaine, elle réapparaît quelques minutes plus tard, concentrée.
Quatre grands lustres en cristal éclairent le bar. Des rideaux de velours encadrent les fenêtres de cinq mètres de hauteur. Fauteuils et canapés rouge mœlleux ornent l’hôtel. Des tables basses en marbre complètent l’agencement.
Des roses fraîches apportent leur touche de naturel.
Une musique de fond rock cohabite avec le bruit apaisant d’une fontaine.
Installée dans son fauteuil, la cliente feuillette un magazine. Photos de plages, d’hôtels du bout du monde. Publicités de marque. Idées de décoration excentriques.
D’un geste appliqué, elle se saisit délicatement de sa tasse et prend une gorgée de thé.
Dans cette ambiance apaisée, des adolescentes asiatiques traversent le hall, le pas pressé.
Sans un regard alentour, la cliente s’ancre dans son fauteuil. Se replonge dans sa lecture.

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